Schneider négocie la vente de Pelco
Le fabricant français de matériel électrique a annoncé le 25 mars être entré en négociations exclusives avec le fonds d’investissement américain Transom Capital Group pour lui céder le fabricant américain d’équipements de vidéosurveillance Pelco qu’il avait acheté en 2007.
Schneider Electric a lancé une revue stratégique pour déterminer quels actifs céder, car il veut se recentrer sur deux domaines cœur de métier : la gestion de l’énergie et les automatismes industriels. Suivant les termes de l’offre, l’opération, une fois finalisée, entraînerait une perte de cession pouvant atteindre 250 M€, sans effet sur la trésorerie.
Il faut dire que le groupe français avait racheté Pelco au prix fort : 1,5 milliard de $, auxquels s’ajoutaient 139 M$ de reprise des dettes (voir ETS n°417). Présenté à l’époque comme le premier fabricant mondial de matériel de vidéosurveillance avec un CA de 506 M$ en 2006, Pelco a ensuite connu des années difficiles, marquées par une forte érosion du CA qui est descendu à 191 M$ en 2018, soit 169 M€. De même, les effectifs ont fondu comme neige au soleil, passant de 2 200 salariés au moment du rachat à 478 aujourd’hui.
Le rouleau compresseur chinois est passé par là avec la naissance de grands leaders comme Hikvision ou Dahua qui ont raflé une bonne partie du marché mondial et éliminé de nombreux concurrents incapables de tenir le rythme des innovations technologiques et des baisses de tarif des équipements.
Créé en 1987 en Californie, Pelco était à l’époque une belle prise : le groupe se plaçait à la pointe de la technologie et enregistrait une croissance annuelle moyenne de 21% depuis dix ans, uniquement par développement organique.
Avec cette future cession, Schneider Electric semble tirer un trait sur sa diversification dans la sécurité électronique. Un domaine où il avait pourtant largement investi. Avant le rachat de Pelco, il avait en effet racheté des entreprises spécialisées dans les capteurs (l’américain BEI Technologies en 2005), l’éclairage de sécurité (l’italien Ova en 2006), la sécurité électronique (l’allemand Merten et le britannique Get Group en 2006) et l’interphonie (l’allemand Ritto en 2007). Mais les performances n’ont pas été à la hauteur des espérances.
En 2011, on avait même prêté à Schneider Electric l’objectif de racheter Tyco, leader mondial de la sécurité électronique avec un CA de 12,2 milliards de $ à cette date (voir ETS n°498).