DEF effectue la plus grosse acquisition de son histoire
Guy Bocchini, directeur général : « l’acquisition de Detectomat fait suite à une année 2016 riche en opérations de croissance externe ».
Adepte d’une politique de croissance dynamique, DEF effectue la plus importante acquisition de son histoire en mettant la main sur le fabricant allemand Detectomat, annonce Guy Bocchini, directeur général, au cours d’un entretien exclusif accordé à En Toute Sécurité.
« Cette opération financée sur fonds propres est historique en raison de sa taille — représentant 10% du CA total du groupe —, mais aussi parce qu’elle concerne le cœur de métier de DEF et qu’en plus, elle se situe en Allemagne ce qui nous permettra de nous déployer en Europe. En outre, c’est la première fois que nous achetons un fabricant », ajoute le dirigeant.
Créé en 1977 à Hambourg, Detectomat a réalisé un CA de 25 M€ avec cent collaborateurs, dont vingt en R&D, qui commercialisent ses produits dans plus de soixante pays. Les deux usines, en Allemagne et en Chine (Shanghai), ont une capacité de production d’un million de détecteurs par an. L’entreprise est certifiée VDS et IO 9001, ce qui facilite ses ventes à l’international, estime Guy Bocchini. « Nous avions fait auparavant une petite acquisition en Allemagne afin de prendre la température de ce marché », indique-t-il.
L’année 2016 avait été riche en opérations de croissance externe, souligne le directeur général. C’est ainsi que le groupe présidé par Philippe Lécuyer a racheté au début de l’année Voveo en Seine-et-Marne, spécialisée dans le désenfumage mécanique, qui vient renforcer la présence de DMF, situé à Bordeaux. DEF a également repris Multi Alarm, une entreprise de maintenance implantée près de Bristol qui complète la filiale Clarkson également active en Grande-Bretagne. En juillet, DEF est devenu un acteur significatif dans la technologie brouillard d’eau, en acquérant Sonatech de Saint Nazaire qui a été fusionné avec la filiale Profog. Fin 2016, DEF a racheté son centre d’appel clients pour la France (DB Call) qui va prochainement s’étendre en Belgique et Luxembourg.
Ces acquisitions se situent dans le projet 2014-2018 qui marquera l’année prochaine les soixante ans de la création de DEF. « En fait, il ne s’agit pas d’un groupe, mais d’un réseau de soixante entreprises largement indépendantes. D’ailleurs, l’entreprise a pris le nom de Réseau DEF », tient à expliquer Guy Bocchini.
Poursuite du développement international
Avec le rachat de Detectomat, la part à l’international a grimpé à 30%, un niveau en phase avec le projet 2018. « Nous n’avons pas d’autres dossiers d’acquisition en préparation. Nous donnons la priorité à l’intégration de Detectomat », déclare le directeur général.
Outre l’expansion à l’international, DEF donne la priorité au développement dans les services, c’est-à-dire la maintenance, la conception de produits, l’avant-vente, la formation, etc., soutenue par une « chaîne d’outils numériques ».
Le n°3 de la sécurité incendie en France — derrière UTC et Siemens — a connu un coup d’arrêt à sa croissance en 2016, avec un CA d’environ 225 M€. « Un phénomène qui s’explique par l’effondrement prévu des ventes de détecteurs pour l’habitat résidentiel qui avaient connu une forte progression l’année précédente suite à la nouvelle réglementation sur les DAAF. Si l’on fait abstraction de ce cas particulier, le reste du groupe a progressé de près de 10% », affirme Guy Bocchini. Pour 2017, celui-ci prévoit un net retour à la croissance avec un CA largement supérieur à 250 M€, frôlant peut-être les 270 M€.