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Amarante : un objectif de leadership européen

 

Les succès contractuels s’accumulent pour Amarante. Alors qu’elle mène une activité de conseil sur la maîtrise d’œuvre du nouveau complexe de la DGSI depuis l’année dernière, la société spécialisée dans l’accompagnement sécuritaire en zone sensible et dans l’ingénierie de sécurité a remporté récemment le contrat-cadre HEAT (Hostile Environment Awareness Training) de l’Union européenne. La société sera chargée de former les personnels de l’UE pour les préparer à des situations d’urgence sécuritaire.

A cette nouvelle référence s’ajoutent deux autres contrats visant à accompagner les délégations européennes au Niger et à Djibouti en septembre 2021, selon les informations obtenues par En Toute Sécurité. Considéré comme un poids lourd dans son domaine, Amarante affirme ses ambitions de leadership sur le continent européen.

« Nous avons créé cette société avec la volonté de développer une approche européenne de la sûreté dans un secteur qui était fortement dominé par les entreprises anglo-saxonnes. Notre ambition, à l’époque, était de faire une sorte de Control Risks à la française. Nous avons utilisé initialement l’approche et les expertises que la France produit en termes d’opérations extérieures qui sont internationalement reconnues. Nous sommes devenus l’un des acteurs les plus importants en Europe car la société a pris une véritable stature internationale et que la plupart des acteurs britanniques ont été rachetés par des sociétés nord-américaines » explique Alexandre Hollander, le président d’Amarante, lors d’un entretien exclusif accordé à En Toute Sécurité.

L’entrée de Seris au capital d’Amarante en 2015 à hauteur de 44% (voir ETS n°596), « nous a donné les moyens, essentiellement financiers, pour nous positionner sur le marché des institutions Européennes, d’élargir notre spectre d’action et de créer des synergies surtout en Afrique. Nous restons cependant totalement indépendants », ajoute-t-il.

 

100 M€ de CA dans cinq ans

En cumul, Amarante et Seris tablent sur 650 M€ de CA en 2021. Seul, Amarante a dégagé 32 M€ de CA en 2020 et souhaite atteindre les 35 M€ cette année. Dans les cinq prochaines années, l’entreprise veut aller chercher les 100 M€ de CA et tripler son nombre de salariés. Elle compte 250 clients dans des secteurs variés : clients étatiques, sûreté aéroportuaire, domaine spatial, la défense et industries de pointe, luxe, pétrochimie, transports et génie civil, fonds d’investissements, PME et ETI. « Nous réalisons plus de 80% de notre CA avec des clients institutionnels ou des entreprises privées de dimension internationale », souligne Alexandre Hollander.

65% de son chiffre émane de l’institutionnel : 47% de l’Union européenne et 18% de contrats étatiques. 35% proviennent de contrats conclus avec des entreprises du privé. Selon les informations d’En Toute Sécurité, Amarante a remporté en mai dernier le contrat-cadre de l’OTAN pour la fourniture de différentes prestations de sécurité. Dans le détail, c’est bien la protection des ambassades (45%) et la protection périphérique des zones aéroportuaires dans les pays à risques qui génèrent la plus grosse part de CA d’Amarante. Dans ce domaine, Alexandre Hollander annonce que la société est « sur deux appels d’offres en cours ».

Créé en 2007, Amarante siège à Paris et compte 1 250 salariés dont 35 dans la capitale. L’entreprise est déjà très fortement implantée à l’étranger : quatre filiales en Europe, quatre en Afrique subsaharienne, trois en Afrique du Nord et au Moyen-Orient, une en Russie, quatre en Asie, neuf en Amérique latine. Malgré cette bonne santé financière et cette présence internationale, Amarante a connu quelques déconvenues l’année dernière en raison de la pandémie de covid-19.

« La société a fait le choix de se séparer de ses filiales au Brésil, qui restent opérationnelles sous la forme d’une licence de marque, au même titre qu’au Mozambique et à Madagascar. Malgré l’impact de la crise du covid sur notre activité, nous avons pris la décision de limiter au maximum l’impact sur les collaborateurs. Notre activité a été globalement stable grâce à la résilience des contrats institutionnels. Nous avons gardé tous nos experts essentiels même si nous avons dû nous séparer de certains consultants en particulier dans le domaine de la sûreté aéroportuaire qui a été le plus touché. Nous avons utilisé la baisse d’activité pour préparer le groupe aux échéances de 2022, notamment sur la structuration de nouvelles activités comme l’intelligence économique, les études stratégiques ainsi que pour obtenir les certifications ISO de notre secteur. Ce choix s’avère payant aujourd’hui », précise Alexandre Hollander.

Malgré ce coup d’arrêt, Amarante af­firme conserver « une vraie stratégie d’implantation », en s’intéressant à des pays sensibles où il est possible de s’installer. « Le renforcement capacitaire global (ouverture de filiales, extension des capacités opérationnelles) est une de nos stratégies de long terme. Nous souhaitons recruter des employés locaux que nous formons à nos standards », poursuit le président d’Amarante.

La répartition du capital n’a pas bougé depuis l’entrée de Seris voici six ans. Les 56% restants appartiennent à la holding d’Amarante. Sur les questions de gouvernance, l’ancien directeur général de la sécurité extérieure, Bernard Bajolet, a rejoint les rangs d’Amarante en février dernier (voir ETS n°715). En tant que membre du conseil d’orientation stratégique, il siège aux côtés de Sidonie Mérieux (présidente d’HerValue) et de Gilles Leclair (ancien directeur sûreté d’Air France). L’intronisation de nouveaux membres à ce conseil « est en cours » et il devrait compter bientôt cinq à six membres.

 

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